lundi 20 août 2012

Judith, Tendre Judith


Chère Judith, tendre amie du Wisconsin.

J’ai lancé dans la poussière qui souffle sur le sol de la station service
Une photo d’un mec
Qui n’avait eu pour lui que la chance d’avoir au moins un œil valide

Il en avait qu’un, d’œil, idiot de cyclope.

J’ai jeté par ma fenêtre (simple vitrage)
Une cassette avec des enregistrements de la voix du vieux con d’Ernesto Guevara qui raconte une blague sur les pédés.

J’ai écrasé sous ma botte de cuir s’il vous plait
Un mégot de cigare qu’une fille de prolétaire avait sorti de ses intimes devant les yeux ébahis d’une foule d’aristocrates en chapeau melon.

J’ai fichu en l’air les étagères où Freud posait ses rêves
Dans des petites boules de Crystal
Et la neige qui tombait

J’ai démonté au tournevis une tour Eiffel au 1/40ème
Et j’ai mis toutes les pièces détachées dans un grand sac que j’ai envoyé à ma grande sœur Artémis, déesse de la pêche.

J’ai décroché une à une les étoiles fluorescentes de mon plafond.

Et je les ai foutues au ciel

Juste sous la grande ourse.

Si, si : regardez-bien. 

Mais Judith

Bordel

Qu'est-ce que vous foutez

Dans le Wisconsin

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