jeudi 16 août 2012

LA CHUTE

LA CHUTE

Grignoté par la chute, je chimère tranquillement.
Un café noir, deux sucres. Trois.
Une nuit blanche, deux. Trois.
Un café noir, deux sucres. Et merde.
Là dehors, à sept heures le matin, on me grignote.
On m’envoie faire des courbettes.
On me trimballe et on me déballe.
Larguées, les amarres.
On m’étale sur du papier. L’air administratif, je ne pipe mot.
Pas admiratif pour un sou, que je n’ai pas au fond de ma poche,
Tant pis pour le café. Juste des sucres. De quoi tenir,
Le temps de renflouer les caisses, j’ai un sale air.  
On rigole dans la rue. On me rigole moi qui suis nu.
J’ai encore oublié mon pantalon.
Je suis nu face à quarante ans de sept heures le matin
Quarante ans de cafés
Quarante ans d’amarres larguées.

Hors de question. 

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