Fumées épaisses et brûlantes couleurs
Asphyxies lentes et lourdes chaleurs
Les pas des hommes qui ne font pas un pied
Retenus par les chaînes des rieuses libertés
Au regard d’un gain de la taille d’un pouce
Ils donnent au labeur ce qui nulle part ne pousse
De l’ardeur, du courage et des bouts de leurs âmes
Pour un jour espérer l'étincelle ou la flamme
Et brûler dans un souffle la splendeur éphémère
Des forêts éternelles, du glacier millénaire
Cracheurs d’essence, mercenaires alléchés
Par l’odeur de l’artiche, de la part du marché
Du rendement, du profit, l’efficience consacrée
Par-delà les espèces par-delà les rancœurs
Oublieux des principes qui régissent la fierté
De l’homme qui contemple et retrouve son cœur
Sous les yeux des guerriers, les cernes cendrées
Rappellent aux vivants l’arrivée des grands Ombres,
A la fleur que tout fane, au radeau que tout sombre
Que le temps vient lisser les rivages du passé.
Que feras-tu, lion d’or dans ta tour bancale
Quand l’antilope que tu croyais malade
Se rira de tes pièges cyniques et piteux
Et prendra ses jambes à son cou majestueux ?
Que feras-tu, tigre puissant aux dents éméchées
Quand le singe qui imite aura su t’imiter
Fuiras-tu dans ta loge aux rideaux élimés
Feras-tu dans tes frusques comme l’enfant apeuré ?
... Et quand finalement l’homme de ses chaînes
Se construira hamac ou panier partageur
Que feras-tu du profit de l’efficience chienne,
Quand les loups partiront, quitteront ta demeure ?
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