lundi 11 avril 2016

DOUZE POEMES


DOUZE

LIKE HEMLOCK


Ne les quitte pas du regard
Suis-les
Ne tourne pas le dos
Ne cligne pas des yeux.

Ce sont tes ennemis
Apprends à les sentir
Renifle-les
Vigilance

Leur odeur est forte
Il faut la connaître
Une fois morts,
Ils sentent meilleur.


FILATURE
 
 
Le fil lie, la lie file
Les filles défilent et s’effilent
Filent du fil à filer
Pour nos filets de fileurs.


CROÛTE


Hier j’avais la couleur vive et le trait fin
J’étais aquarelle, Bacchus, Arlequin,
Aujourd’hui le désespoir, la fatigue et le doute
Dessinent les traits tristes et gris de mes croûtes.

BEAUCE


Dans le Nantes-Lyon
Vitre-contre-front
La Beauce jaune de blé d’or
M’exhibe de bien humbles trésors.

IL NE FAUT PAS S’ACCROCHER


Comme une carcasse à son esse
Comme une Anglaise à son thé
Comme un pompier à sa hache
Comme mes yeux à ton cul

ASSEZ


Ce n’est pas assez
Il faut développer
Comment comprendre
Si tu

A TABLE


Je lui ai mis la tête dans la sauce
Je n’en pouvais plus
Sa gueule de raté de la vie
Son odeur de vieux cul.

Et pourtant naguère
Je l’aimais dur comme fer
Mais au fil des années
Le fer a rouillé.

Comme celui du couteau
Qui planté dans son dos
Paraît approprié
Pour accrocher mon manteau.

Il s’appelait Madelin et moi Madeleine
On nous disait souvent :
« Madelin, Madeleine ! »…
« Qu’ils sont beaux tous les deux,
Ah ! QUELS BEAUX ENFANTS ILS AURONT. »

Je finis mon dîner
Termine ma potée
Mes deux choux à la crème
En me disant en moi-même:
Cela peut être amusant
Ou bien tourner au fiasco
D’avoir un enfant
Avec un port’manteau.


DANS L’OS
 
 
T’es ma moelle
Je t’ai dans l’os
Tu m’rends nerveux
Passe-moi la sauce.


POUR L’HONNEUR


Elle est partie
Parce qu’j’la faisais pas rire
Ou qu’j’avais perdu
Mes jambes à la guerre

                                      C’qui n’était pas je dois le dire

 A s’taper le cul par terre.

POMPIER


Il disait : Garde toujours des allumettes de côté
Cache-les bien, cache-les profond.
Gardes-en toujours quelques-unes
Comme on garde le dernier des bonbons.

Car le feu qui brûle en toi, qui éclaire l’intérieur,
On veut l’arroser, l’éteindre en son cœur
Et comme au matin arrive toujours la rosée
Pour chaque incendie tu trouveras un pompier.

FRATERNITE


Je cherche Nous,
Il est parti avec Tu
Chassé par Vous.
Nous n’est pas Ils
Nous est un Je
Qui marche avec Tu.
Vous veut le casser
Le diviser
Diviser Nous
Pour le rendre Ils.
Et Je vois Tu
Tu me dit Vous
Tu me dit On
Tu me dit Ils
Alors
Nous est mort.

  
FUITE CABRIOLE

 
Elle danse et virevolte
Reine du feu
Elle règne, madone
Sur les flammes de la vie.

Et nous, ses amies et copains
A quelque heure ses amours,
On la regarde fascinés
Courir, jouer, rire et danser.

Mais les traces qu’elle laisse
Forment un cercle étrange
Comme si sa course folle
Etait une fuite cabriole 

Elle danse et virevolte
Esclave d’elle-même
Autour d’un trou
Sans fond.  


























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